«La Lunga strada di sabbia»

Entre Juin et Août 1959, Pier Paolo Pasolini a parcouru tout le littoral italien au volant de sa Fiat Millecento, partant du Nord, de Ventimiglia, vers le Sud, pour remonter à Trieste.
Un reportage pour la revue «Successo» était le prétexte à cette déambulation estivale. Pasolini publiera trois articles sur ses impressions.
«La lunga strada di sabbia» sera le récit engagé et poétique de sa traversée de l’Italie.

En s’appuyant sur le texte de Pier Paolo Pasolini et les problèmatiques avancées par l’auteur, nous imaginerons un carnet de route qui reprend son itinéraire, mélangeant une écriture journalistique, poétique et photographique.

Route : espace à parcourir, itinéraire à suivre pour aller d’un endroit à un autre. Etre en route, pendant le trajet, pendant le temps que dure quelque chose.

Pier Paolo Pasolini, au fil de «La longue route de sable», durant la période estivale, le long de la route balnéaire, dessine le contour d’une société en mouvement. Touriste parmi les touristes, passant parmi les passants. Il cherche la route qui le mènera à une essence de l’homme, de son histoire, de l’histoire de son pays.

Comme le dit Bruckner «Voyager c’est vivre plusieurs passés, plusieurs présents, renverser le sablier du temps, descendre et remonter l’échelle de la durée (...).»

En 2007, renouer le fil du temps, retracer cette route dans une même urgence à créer que Pasolini, tenter de redécouvrir les lieux qu’il a visités. Existent-ils encore ? Comment le passé peut-il y être présent ?
Suivre la voie du poète, ses mots, faire ressurgir «la beauté», «la fragilité» des paysages.

Comment le passé narratif de Pasolini (ses images, ses descriptions, ses émotions) à travers cette route mythique, peut- il renaître sous notre regard ? Seule la mer a cette constance que les années ne peuvent transformer.

Traverser ces villes balnéaires, sans cesse en mutation, dans lesquelles le paysage se transforme d’années en années, au gré des passages de touristes.
L’été, temps commun du «savoir-vivre balnéaire», selon l’expression pasolinienne, ouvre les frontières de l’Europe à des vas et vients de vacanciers. Ils se retrouvent tous sur le bord de mer. Alors qui est le touriste? Qui est le natif ?

Qu’est devenue cette route de sable ?